La filière sucre est en alerte maximale non pas cause d’un manque de production ou d’un coût élevé des prix sur les marchés et des frets mais du fait de l’implication de grands noms du négoce : Louis Dreyfus Company et Sucden, dans trois saisies de cocaïne dans des conteneurs de sucre au Bénin et au Togo.
L’info qui a failli échapper à tout le monde est révélée ce jeudi 19 août par le Magazine Africa Intelligence.
L’importation du sucre rime-t-elle avec l’invasion de la cocaïne en Afrique de l’Ouest ?
Cette interrogation mérite son pesant d’or au Sénégal qui, après la Cote d’Ivoire, abrite l’un des plus grands ports d’Afrique de l’Ouest.
Le procédé est simple : la cocaïne est cachée dans les conteneurs de sucre !
Là où ça devient intéressant pour la douane et les autorités portuaires sénégalaises, c’est qu’un chargement de cocaïne, selon le Magazine, «a été découvert dans un conteneur affrété par Louis Dreyfus Company à destination d’un client malien et qui, en transit par Lomé, attendait d’être chargé sur un camion». Quid de la police togolaise qui, selon Africa Intelligence, « a intercepté ces dernières semaines dans le port de Lomé deux chargements de cocaïne cachés dans des conteneurs de sucre en provenance du Brésil (en mai, 150 kg du même produit avaient été découverts Cotonou, là encore dissimulés dans du sucre importé du même pays) ?
Au moment où l’opinion se triture les méninges pour savoir qui fait rentrer la cocaïne et d’autres types de drogues qui anéantissent la vie des jeunes sénégalais.
C’est pourquoi, il y a lieu d’alerter pour une surveillance accrue sur les bateaux en provenance de l’étranger qui, à l’insu des équipages ou non, peuvent dissimuler cet alcaloïde tropanique extrait de la feuille de coca.
D’ailleurs, ce 18 août 2021 au niveau du port de Dunkerque, 400 kilos de cocaïne ont été saisie dans des conteneurs remplis de bananes. 355 sachets de cette drogue, soit une demi-tonne c’est énorme !
Les ports constituent un vecteur non négligeable de la pénétration de la cocaïne dans notre territoire. D’autant plus qu’au Sénégal par exemple, seule la Compagnie Sucrière sénégalaise (CSS) cultive la canne et produit du sucre. Nous ne cultivons ni la betterave et sommes un pays grand consommateur qui importe quasiment tous ses besoins.
Les métiers autour de l’importation sont-ils menacés ?
C’est la grande question qui se pose eu égard à la fréquence des saisies de cocaïne au niveau des ports de l’Afrique de l’Ouest et des procès qui occasionnent de grosses pertes pour les armateurs, les entreprises de négoce et les entreprises chargées de gérer les ports à conteneurs dans cette partie du continent avec l’incarcération de leurs employés. C’est pourquoi, les acteurs de la filière sucre qui importent pour fournir les marchés intérieurs des pays de la sous-région ne dorment plus d’un grand sommeil. Cette situation a vu l’émergence d’un aléa judiciaire chez les entreprises qui s’occupent des terminaux portuaires : Bolloré et autres. AD